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Audrey Touboul

“J’ai du temps… mais je culpabilise” — extrait d’une séance

  • Photo du rédacteur: Audrey TOUBOUL
    Audrey TOUBOUL
  • 17 juil.
  • 2 min de lecture

Extrait d’un accompagnement MTAC*


La consultante semble tendue.


— Franchement, je suis crevée. Mais je ne sais pas m’arrêter. Même quand j’ai du temps, je culpabilise de ne « rien faire ».


(Nous échangeons un moment sur sa définition de ce que signifie “ne rien faire”.)


— C’est-à-dire ?

— Je me lève tôt, je travaille, je gère les enfants, les repas, la maison. Et quand enfin j’ai un moment pour moi… je fais encore autre chose. Un mail, du tri, des papiers. Si je m’allonge, je pense à tout ce que je n’ai pas fait.

— Et dans ces moments-là, qu’est-ce qui te pose problème ?

— Je ne me sens pas bien. Je suis énervée, désagréable. Et en même temps, si je ne fais rien, c’est du temps perdu à ne pas faire quelque chose « d’utile ».

— Tu as toujours fonctionné comme ça ?

— Ah non ! Quand j’étais petite, j’étais cool !

— Et à la maison, à cette époque, c’était ambiance cool aussi ?

— Pas du tout ! (Elle rit.) Je rendais mes parents fous, ils me disaient tout le temps : « Encore en train de regarder la télé ! », « Rends-toi utile ! », « Encore une fois t’as pas fait ce que je t’avais demandé ! », « Dépêche-toi ! ». Ils étaient stricts et très à cheval sur tout.


(J’attends.)

(Elle réfléchit. Le tilt se fait.)

(Elle reste silencieuse. Je n’interviens pas.)


Ce moment-là, c’est peut-être le plus important de la séance. Celui où quelque chose se décante de l’intérieur, sans qu’on ait besoin d’y mettre des mots tout de suite.

Elle vient de comprendre que ce qu’elle vivait comme une incapacité personnelle — ne pas réussir à s’arrêter — était en réalité un mécanisme ancien, profondément ancré, qu’elle traîne depuis l’enfance.

Un automatisme de survie, une adaptation à son environnement d’antan.

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Nous poursuivons la séance. La consultante souhaite continuer à explorer cette problématique, alors nous déroulons ensemble ce qui se joue pour elle.

À aucun moment, il n’est question de jugement envers sa cellule familiale.


Je ne cherche pas à la faire changer. Je ne lui propose aucune solution.

Simplement quelques phrases à observer, à ressentir dans les jours qui suivent, pour l’aider à intégrer ce qui s’est ouvert.

Pas pour obtenir un résultat, mais pour laisser de l’espace.

Et c’est souvent dans cet espace que le mouvement se fait.


La MTAC* est une méthode pour aller mieux, oui. Mais pas en appliquant une recette toute faite. Elle accompagne chacun à retrouver sa propre manière d’avancer, de respirer, de vivre. En partant de ce qui coince, pour revenir à ce qui compte.

 
 
 

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