
Marcher pour remettre du mouvement
- Audrey TOUBOUL
- 13false46 GMT+0000 (Coordinated Universal Time)
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Ce matin, comme souvent quand quelque chose coince, je suis sortie marcher.
Rien d’extraordinaire : les chiens, les baskets, Central Park qui s’éveille lentement dans la lumière douce d’octobre. Pourtant, dès les premiers pas, je sais pourquoi je le fais.
Quand je me sens bloquée — qu’une idée refuse d’émerger, qu’une émotion tourne en rond ou que mon mental sature — je marche. Pas pour réfléchir davantage, mais au contraire pour laisser le corps reprendre la main.
La marche a cette simplicité puissante : elle remet en mouvement, littéralement. Le fait d’avancer physiquement enclenche autre chose à l’intérieur. Le rythme des pas, la respiration qui s’ouvre, la vision qui s’élargit : tout cela stimule la circulation, l’oxygénation et reconnecte les deux hémisphères du cerveau. C’est presque mécanique. À mesure que le corps avance, les pensées se remettent à circuler, plus souples, moins figées.

Je l’ai vécu tellement de fois que c’est devenu un réflexe. Quand je reste trop longtemps immobile face à un blocage, je sens que je m’enferme dans une boucle mentale. Alors je sors. Je change de décor, je laisse mes jambes faire le travail que ma tête n’arrive plus à faire seule. Et presque toujours, au bout d’un moment, quelque chose se décante. Parfois, c’est une idée qui se forme sans effort. Parfois, c’est juste une sensation de légèreté retrouvée, comme si l’air avait nettoyé l’intérieur.
Ce n’est pas une fuite, ni une manière de repousser les choses. C’est une façon d’ouvrir la porte autrement. Par le mouvement, le souffle et le paysage.
Marcher ne résout pas tout, bien sûr. Mais cela change la qualité de présence. Et souvent, c’est tout ce dont on a besoin pour que l’élan revienne.
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