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Évoluer dans un monde qui change plus vite que nous

  • Photo du rédacteur: Audrey TOUBOUL
    Audrey TOUBOUL
  • 30 nov.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Nous vivons dans une époque où les rôles qui structuraient nos vies ont perdu leur stabilité, ce qui oblige chacun, qu’on le veuille ou non, à se repositionner.


Ce n’est pas une affaire individuelle, ce n’est pas “toi qui ne sais plus où tu vas”, c’est un mouvement global : les institutions dans lesquelles nous avions confiance se fissurent (71 % des Français et 64 % des Américains estiment qu’elles “ne fonctionnent plus comme avant”, Pew Research 2024), les carrières professionnelles ne tiennent plus la longueur (la durée moyenne dans un job aux États-Unis est tombée à 4,1 ans en 2024), et l’IA redéfinit déjà plus vite que nous la façon de travailler, de penser et même de décider.


Autrement dit : les cadres extérieurs ne supportent plus le poids de l’identité, et ce n’est pas toi qui déconnes, c’est le monde qui va trop vite pour ses propres modèles.


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Ce qui est intéressant, c’est que tout le monde est pris dans cette transformation. Les femmes, qui ont toujours tenu plusieurs sphères en même temps, voient enfin leur multi-identité nommée et mesurée (en France, elles assurent encore 72 % des tâches domestiques et 65 % des tâches parentales, INSEE 2024). Les hommes, eux, se retrouvent confrontés à des injonctions multiples qu’aucune génération avant eux n’a eu à gérer : on attend d’eux qu’ils soient performants, présents, émotionnellement disponibles, domestiquement impliqués, flexibles et solides à la fois. Une étude de l’APA en 2023 révélait que 44 % des hommes déclarent “ne plus savoir ce qu’on attend exactement d’eux”. Ce n’est pas un détail : ça dit que les repères de tout le monde ont bougé.


Et pendant qu’on essaie de comprendre ce qu’on doit être, la technologie ajoute une couche supplémentaire : surcharge informationnelle, vitesse, fragmentation attentionnelle (un adulte reçoit en moyenne 121 notifications par jour, MIT 2024). Comment, dans un tel environnement, continuer à exister avec une identité figée, un seul rôle, une seule définition de soi ?


La réalité, c’est qu’on ne peut plus.


On doit occuper plusieurs espaces à la fois : professionnel, familial, numérique, affectif, social, existentiel. On doit être adaptable sans être instable, ancré sans être rigide, cohérent sans être figé. Et comme les structures extérieures ne tiennent plus leur rôle de boussole, l’axe doit venir de l’intérieur. Non pas par quête spirituelle, mais par nécessité. C’est mécanique.


Ce que cette époque exige, sans jamais le dire clairement, c’est une identité plus vaste, plus consciente de ses propres contours, moins dépendante des rôles hérités. Une identité qui ne s’épuise pas à essayer de rentrer dans des cases qui ne sont plus faites pour elle. Une identité capable de s’adapter sans se trahir.


Ce n’est pas confortable, mais c’est réaliste : si les repères extérieurs se déplacent, il faut trouver un endroit EN SOI qui tienne.

Pas pour devenir une version “parfaite” de soi même, ça, c’est de la com’, mais pour arrêter de laisser le monde décider à notre place de qui on doit être, alors qu’il n’a lui-même plus aucune cohérence à offrir.

 
 
 

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